
Jour 11,
C’était près de trois semaines de cela. Je n’avais plus de toner pour mon imprimante, ni de feuilles A4. Je traversais la ville afin d’aller chercher de quoi imprimer. Il y avait cette boutique qui attira mon regard, ils vendaient du matériel photo d’occasion. Et mon choix se porta sur un vieux Nikon D70 qui avait un objectif 18/70 qui m’intéressait. Dans la boutique, j’achetais également une nouvelle carte mémoire plus puissante. Ce n’est qu’hier soir que j’ai regardé ce qu’il y avait dans l’ancienne carte mémoire et je suis tombé sur ces photos dont je ne suis pas l’auteur mais que je publie quand même car je sais qu’elle peuvent vous réconforter.
Un jour, je vous parlerais de Pérouges, de cette cité médiévale, de ce décors médiéval où s’inspirent les films de capes et d’épées, de son vin pétillant du Cerdon et de sa galette Bressanne. En revoyant ces images, j’ai repensé à mes premiers écrits, ces « Princes d’Arcadia » et bien d’autres manuscrits qui sont restés au fond de mes tiroirs que j’avais écrit trop maladroitement et que j’ai envie de réécrire. L’inspiration me revient progressivement, car le goût de l’aventure qui s’était anesthésié progressivement, oppressé par cette normalité que ce monde imposait.
C’était au mois de janvier, je débutais ce bilan de compétence. Ce lundi, alors que je validais mon 5éme et dernier livret afin de valider mon projet, je racontais que je trouvais décalé de faire ceci alors que nous vivons un effondrement. Durant ce bilan, je me suis découvert. L’artiste qui n’osait pas se révèle subitement avec cette épreuve. Oui, il me semble bien qu’inconsciemment je m’étais préparé à tout cela.
Autour de nous, impuissants, nous assistons à l’effondrement. Je dois vous l’avouer tel un secret honteux que ces instants m’inspirent fortement. Les souvenirs du futur me reviennent en mémoire. Nos joies, nos pleurs, nos angoisses, mais également plein de nouvelles aventures nous attendent. Nous avons encore tant de choses à vivre, même si aujourd’hui ressemble à la fin du monde que nous avons connu. Un autre renaîtra de ces cendres, car rien ne se termine et tout ne fait que commencer…
Texte: ©Stéphane Lévêque – 26 mars 2020
Photo: Origine Inconnue (Nikon D70 acheté à Lyon Vaise)