
Il faut bien avouer que l’époque que nous vivons est loin d’être glamour. On aurait pu espérer mieux. Le spectre du virus est encore bien présent ainsi que la paranoïa qui va avec. Tout se ferme, restaurants, salle de sport, les concerts s’annulent les uns après les autres et le masque devient pour certain de plus en plus lourd à porter. L’ambiance qu’il règne ne fait pas rêver…
Sans être confiné, sortir le soir ou voyager devient impensable, car les portes des établissements sont closes par les décisions gouvernementales. Cela est très frustrant, l’envie est là, mais pour causes de raisons sanitaires, la liberté prend le goût amer de l’interdit.
Le trauma du confinement est encore là, bien présent en chacun de nous. Cette épreuve, nous l’avons tous vécu et nous ne l’avons pas vécu de la même façon. Cet isolement fut un révélateur pour nous tous. Il nous a révélé qui nous étions, ce que nous voulions réellement et surtout vers où nous désirions aller.
Lentement, la chrysalide nous a bouleversé en changeant nos habitudes. Sans en avoir conscience, nous nous sommes transformé, allant vers ce que nous voulions être. Pour ma part, la métamorphose fut redoutable. Il y eut les changements dans ma façon de voir le monde, dans ma façon d’être avec les autres, et puis dans la relation que j’avais avec moi-même…
On m’a dit souvent qu’il ne fallait pas que je m’oublie. Je ne savais pas ce que cela voulait dire réellement. J’ai si souvent donné de ma personne en écoutant leurs problèmes, à les conseiller, que ce soit dans ma vie personnelle, professionnelle ou associative, j’ai tout donné aux autres qu’il ne me restait plus rien. A force de penser aux autres, je m’étais complètement oublié. Je comblais un vide par des occupations que je ne faisais même pas pour moi.
Cela peut sembler égoïste de ma part, surtout à une époque où l’on a besoin de resserrer les liens qui nous unis. Mais, penser à moi afin de ne plus m’oublier, j’en ai besoin en ce moment. Bien sûr, comme vous tous, je suis limité dans les actions que je voudrais faire. J’aimerais sortir, voyager, retourner en salle de sport, mais tout se ferme peu à peu avec cette crise sanitaire qui dévie progressivement en une crise psychologique.
N’ayant pas d’autres choix que de prendre mon mal en patience, je continue progressivement ma métamorphose. CV, compte Linkedin, envoi de candidatures et consultation d’organisme de formation afin de me réorienter professionnellement. De l’autre côté, j’ai repris l’écriture ainsi que le dessin afin que l’artiste puisse s’exprimer plus librement. Et puis, il y a ce projet qui me tient à cœur depuis des années que je suis en train de réaliser : celui de ma propre société. Depuis le temps que je fabrique mes propres encres, que j’écris ou photographie pour les autres, il est temps pour moi que je récolte le fruit de mon travail. De plus, mes encres commencent à se faire connaître progressivement via mon réseau qui s’étend désormais jusqu’au marché de la création lyonnais où bon nombre d’artistes ont pignon sur rue.
Ce temps qui m’est offert est une belle occasion afin de mettre en œuvre mes projets. En attendant que ceux-ci se réalisent, la métamorphose continue. Vers où je vais réellement, je l’ignore. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c’est que je vais vers une version améliorée de moi-même et enfin devenir celui que je suis réellement…
©Stéphane Lvq – 30 septembre 2020