
Une épreuve de force n’est jamais évidente. Afin de pouvoir la surmonter, il faut y être préparé. Hier soir, je donnais mon avis sur ma vision de ce deuxième acte du confinement et que nous pouvons alimenter le débat. Mais afin que le débat soit audible et surtout compréhensible, il faut qu’il en soit dégagé de toute rancœur. C’est pas évident, me direz-vous !
Ce n’est pas facile d’accepter tout cela. Surtout après tout ce temps et tous ces efforts que nous avons faits. Ces nouvelles règles que l’on nous impose paraissent à nos yeux tellement injustes. Le piège dans lequel il ne faut pas tomber, c’est celui de se mettre dans l’attente. L’attente attise la frustration, et donc provoque une surcharge émotionnelle. La situation de chacun est différente et faire la comparaison de chacun ne servirait absolument à rien. C’est compliqué pour tout le monde et nous sommes tous dans la même galère.
Comprendre la situation n’est pas évidente, surtout lorsque l’on est surchargé d’informations. Pourtant, c’est la première étape que j’ai dû faire. Observer, écouter et surtout me taire, c’est ce qui m’a permis de comprendre. J’avais la problématique sous mes yeux, j’en avais pleinement conscience, mais un truc me dérangeait encore et me mettait mal à l’aise. J’ai mis du temps à passer à la seconde étape. C’était pourtant enfantin, mais nous le savons tous, un adulte aime compliquer ce qui est simple. Je devais accepter cette situation…
C’est pas évident d’admettre la situation, de l’accueillir telle qu’elle est. C’est ce que j’ai dû faire afin de me sentir mieux. L’acceptation m’a permis de retrouver ma sérénité et surtout apaiser cette surcharge émotionnelle que j’imposais à moi-même. Hier encore, je vous écrivais que nul n’était coupable d’une pandémie mondiale. Cela ne sert à rien d’accuser les autres, de se monter les uns contre les autres et de se diviser inutilement. J’ai compris cela ce matin au volant de mon bus en attendant une mère de famille qui courait avec sa poussette et ses deux enfants, je réalisais alors que nous n’avions pas d’autre choix que d’admettre cette situation qui nous paraît si compliquée.
C’est ainsi que j’ai compris ce qu’était la résilience. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne signifie pas renoncer, mais résister et surtout rebondir. Notre résilience, c’est ce qui nous permet de résister aux chocs, à s’adapter à un nouvel environnement. Plus rien ne sera comme avant, nous le savons tous, et devant l’évolution, nous n’avons pas d’autre choix que celui d’avancer malgré le stress que nous vivons quotidiennement.
Ainsi, avec le cœur plus léger et les idées claires, je sais désormais que cette résilience va me permettre de traverser cette épreuve. J’accepte la situation telle qu’elle est, mais en aucun cas, je ne baisserais les bras…
©Stéphane Lévêque – 3 novembre 2020